Colectomie gauche
Avant l'intervention:Pour certains chirurgiens, la préparation a l'intervention débute 5 à 7 jours avant l'hospitalisation par un régime pauvre en résidu (restreint en fibres). La veille de l'opération, le patient est hospitalisé dans le service de chirurgie digestive où a lieu une préparation spécifique cutanée et digestive. Il s'agit d'une douche simple ou bétadinée et d'un lavement au normacol a 18h. Ce lavement est renouvelé le matin de l'opération à 6h.
Principe
L'intervention consiste à supprimer la portion colique pathologique. En cas de chirurgie programmée ("a froid"), il est exceptionnel que le chirurgien soit amené à réaliser une colostomie ou anus artificiel. Dans tous les cas parlez en avant l'intervention avec votre chirurgien.
- Si la maladie colique est bénigne le colon sain sera préservé au maximum et l'anastomose sera confectionnée en zone saine. En cas de diverticulose, la jonction entre le colon et le rectum sera enlevée en priorité (zone de la charnière recto-sigmoidiènne). C'est elle qui est la portion la plus étroite du colon et qui est responsable de la plus part des symptômes en rapport avec la sigmoidite diverticulaire.
- Si il s'agit d'une pathologie maligne (cancer du colon), la résection sera large de manière à réséquer la tumeur en totalité et à enlever le maximum de ganglions. Grâce à cette intervention, un fort pourcentage de guérison peut être obtenu. Chaque cas devra être discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire ("RCP") de manière à offrir au patient les meilleurs chances de guérison. Ces réunions hebdomadaires sont organisées en présence d'un chirurgien, d'un gastroenerologue, d'un cancérologue, d'un chimiothérapeute et d'un radiothérapeute.
Suites opératoires
Au réveil
Au retour du bloc opératoire, le patient est perfusé pour l'administration des antalgiques (morphine). Il a également une sonde vésicale qui permet de contrôler sa diurèse. En fonction des conditions de l'intervention, le chirurgien peut avoir mis dans le ventre un redon (tube en plastique) ou une lame multitubulée (accolement de plusieurs tubes cote à cote) qui permet de savoir comment se passe la cicatrisation interne du patient. Une sonde gastrique peut être laissée en place 24 à 48h si besoin (sonde passant par le nez).
Alimentation
Si possible une alimentation liquide peu abondante est absorbée par le patient le soir de l'intervention (en l'absence de sonde gastrique) et une alimentation solide (soupe et laitage) le lendemain.
Prise en charge de la douleur
Sur le plan antalgique, la pompe a morphine est arrêtée à J1 ou J2 si la consommation est inférieure a 20mg/24h. Les plaies sont laissées a l'air sans pansements dès que possible. La sonde vésicale est enlevée le surlendemain de l'opération. La perfusion n'est plus nécessaire dès J4, si l'alimentation orale est bien tolérée.
Sortie du patient
En post opératoire, des conseils d'hygiène alimentaire sont donnés au patient par la diététicienne.
La sortie est envisagée entre J5 et J7 avec un arrêt de travail de 1 mois et un rendez vous de consultation avec le chirurgien.
Complications
Désunion de l'anastomose
Cette complication est rare mais grave. Elle traduit un lâchage de la suture entre le colon et le rectum(Fistule anastomotique). Le premier signe est l'apparition d'une fièvre avec une absence de reprise du transit. Il peut y avoir un écoulement sale par une lame de drainage. Sur le plan biologique, le taux de globules blancs est élevé ainsi que les marqueurs de l'inflammation (CRP). Si l'état général du patient ne s'améliore pas, une réintervention est nécessaire avec la réalisation quasi systématique d'une colostomie de décharge.
Abcès de paroi
Il se manifeste par une inflammation de la cicatrice ou d'un orifice de trocart. Cette complication est bénigne et ne nécessite que des soins locaux par une infirmière.
Retard à la reprise du transit
Le patient reste ballonné, et inconfortable sur le plan digestif. Il n'a pas d'appétit. Des vomissements peuvent survenir et être responsables d'une hospitalisation prolongée.
Occlusion du grêle
Cette complication est rare. Elle est due au mauvais positionnement de l'intestin grêle au contact de la zone opérée. Elle se traduit par des douleurs intenses et des vomissements le plus souvent sans fièvre. Le médecin sera amené à prescrire un scanner abdominal à la recherche de signes de souffrance de l'intestin grêle. Si cet examen montre des signes de gravité, une intervention est recommandée.
Plaie de l'uretère gauche
Le colon gauche est au contact du trajet de l'uretère gauche. Ce dernier peut être lésé surtout si l'inflammation locale est importante. Cela se traduit par un écoulement d'urine par le système de drainage (dans le redon). Le traitement consiste alors à positionner une sonde dans l'uretère pour permettre sa cicatrisation.
Plaie de la rate
Cet incident est exceptionnel. Il survient lorsque la mobilisation du colon gauche et en particulier de l'angle gauche est difficile. Ce problème se manifeste par une hémorragie post opératoire (chute du taux d'hémoglobine). En cas de lésion importante le traitement est la splénectomie (ablation de la rate).